Dormir avec son chien, hiérarchie ou connexion?

Oui, je dors avec des chiens. C’est dit, le pavé est jeté dans la mare ! 😉

Je ne fais ici que relater notre expérience. Chacun est libre de faire ses choix .

 

Mon homme a le sommeil bruyant, et histoire de ne pas bousiller toutes mes nuits (parce que moi, j’ai le sommeil léger), il y a bien longtemps que nous avons choisi d’avoir chacun notre espace-dodo. A l’époque, jamais je n’aurais pour autant envisagé de laisser des chiens dormir avec moi. D’abord parce que j’ai le sommeil léger, et puis parce que les louloutes ne montaient pas les escaliers vers l’étage. Donc pratiquement, ça résolvait la question. Même pas la peine de se demander si c’était une bonne chose ou pas.

 

Jusqu’à ce que Bliss vienne encore une fois bousculer nos schémas… Quand les choses ont commencé à se compliquer pour elle, avant que nous n'ayons identifié son hypothyroïdie, son niveau d’anxiété a fortement augmenté. Il était manifeste qu’elle cherchait d’elle-même comment se donner un sentiment de sécurité, notamment en se pelotonnant dans des couvertures dans les divans ou en venant se blottir  contre nous.

 

Alors nous nous sommes dits que peut-être, la faire dormir avec nous pourrait aider à l’apaiser. En effet, ça l’a beaucoup calmée.

 

A partir de là, nous avons commencé à considérer les choses autrement, en ce qui concerne le fait de laisser des chiens dormir avec nous. Zou a commencé aussi à trouver beaucoup de plaisir à dormir avec moi, elle a commencé à exprimer un désir clair ; c’est devenu important pour elle. Shaddaï et Emmy n’aimaient pas les escaliers et avaient trop chaud dans la chambre.

 

Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir une maison de plain-pied. La porte de ma chambre reste ouverte la nuit, et vient dormir avec moi, qui veut. Ce sont toujours les mêmes qui m’accompagnent : Bliss (qui prend de l’avance en général), Zou (qui vient me chercher quand elle estime qu’il est temps d’aller se coucher) et Shaddaï, qui nous rejoint très vite.

 

Chacune a ses habitudes. Shaddaï notamment, cherche clairement le contact physique avec moi. Elle vient souvent se blottir dans mes creux.

 

Etonnamment, alors que j’ai toujours le sommeil léger, leur présence me fait du bien ! J’en suis la première surprise ! Je dors bien avec elles, là tout près. Et je sens que ces moments nous rapprochent fort. On ne fait pas grand-chose, mais on est juste ensemble, et ça compte.

 

J’aime qu’elles aient le choix. Keziah pourrait venir avec nous, mais elle nous rejoint seulement le matin, quand elle sent que je commence à émerger.

 

Moi aussi, j’ai le choix. Parfois j’ai envie de dormir seule. Elles ronchonnent un peu, c’est vrai, et je le comprends, mais c’est tout.

 

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Il fut un temps, dans une autre vie, où dormir avec un chien était impensable pour moi. Pour des raisons de hiérarchie… En fait, j’ai du mal à me rappeler ce qu’il y avait derrière ce raisonnement… sans doute une des règles qui faisait partie du package « pour que mon chien ne devienne pas dominant » : le chien doit manger après les humains, interdiction formelle de monter dans les divans, il doit passer les portes derrière les humains, etc.

 

Alors que ce dont le chien a surtout besoin, c’est de savoir/sentir qu’il a une place dans la famille, qu’il est entendu dans sa communication, et qu’il a un rôle à jouer (celui de compagnon est si important !). Ce sont des besoins sociaux qui lui permettent de se sentir en sécurité et de créer des liens forts, auxquels nous aspirons autant qu’eux.

 

Oui, nos louloutes dorment avec moi/nous. Si nous avons besoin qu’elles descendent du lit ou du divan, ou qu’elles s’y déplacent pour que nous puissions nous installer, tout ce que nous avons à faire, c’est de leur demander ! Gentiment.

 

Communiquer dans le respect de tous, c’est notre façon de fonctionner au quotidien. Et elle s’applique à toutes les situations. C’est parce que nous y travaillons dans la vie de tous les jours, sans même y réfléchir, que notre cohabitation se passe dans l’harmonie. Harmonie qui implique aussi des règles à respecter… ce n’est pas l’anarchie !

 

Alors, peu importe que le chien monte dans le divan s’il suffit de lui demander d’en descendre.

 

Encore une fois, chacun fonctionne comme il l’entend. Je pense juste que c’est important pour nos relations avec nos compagnons de savoir pourquoi nous fonctionnons de telle ou telle façon. Que ce soit un choix réel avec lequel nous sommes en accord, plutôt que d’obéir à des règles que nous n’avons-nous-mêmes jamais remises en question et qu’on a appliquées… juste parce qu’on nous a dit de fonctionner comme ça.

 

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Shaddaï détestait les orages. Comme pour beaucoup de chiens, c’était fortement anxiogène pour elle. Oui, c’était. Depuis qu’elle dort avec moi, son stress a très fortement diminué.

 

Il y a quelques semaines, une nuit d’orage, je l’ai trouvée un peu agitée. Alors je me suis mise contre elle, doucement. Je n’ai pas utilisé les hydrolats ni les fleurs de Bach pour la calmer, je ne l’ai même pas caressée, je ne lui pas non plus parlé. Je suis restée contre elle doucement, en me concentrant sur mon propre battement de cœur, et ma respiration, que j’ai voulu garder calmes et réguliers, parce que je savais que son organisme lirait le mien et s’y accorderait (c’est ce qu’on appelle la co-régulation). En quelques minutes, elle a posé sa tête sur ses pattes et s’est endormie.

 

Nous sommes souvent peu conscients de l’impact que nous avons sur ceux qui nous entourent, quel que soit leur nombre de pattes. Nos compagnons canins sentent notre stress, et il y réagissent. Heureusement, ils sentent aussi notre bien-être, notre calme, notre tranquillité. Et nous pouvons utiliser notre état d’esprit pour les aider à retrouver leur calme.

 

Cela nous demande de gérer nos propres émotions, dans l’instant, et d’être vraiment là, avec eux.

 

Souvent, il est aussi nécessaire de poser les actes qui correspondent à notre état d’esprit. Si mon chien stresse parce qu’il est dans un endroit trop bruyant par exemple, ma respiration ou mon état d’esprit ne feront pas beaucoup de différence, c’est clair ! Par contre, une fois que nous aurons quitté ce contexte (décision d’urgence), je pourrai l’aider à se détendre étant attentive aux signaux que mon organisme transmet au sien.

 

Et vous, qu'en pensez-vous?