Chaque instant compte!

Shaddaï a 11.5 ans.

Shaddaï est la première petite louloute, née dans mes mains et restée à la maison. La réalisation d’un rêve de 20 ans.

C’est en remarquant qu’il y avait beaucoup plus de photos d’elle, que des autres chiots, que j’ai compris que c’était elle qui resterait à la maison. Il n’y a pas eu de choix conscient, juste une évidence.

Elle avait été baptisée bien avant sa conception, je connaissais son nom, mais je ne savais pas encore qui le porterait. Elle me l’a dit. Elle a capté toute mon attention, depuis sa naissance.

C’est d’ailleurs une de ses caractéristiques principales : elle fait du charme et met absolument tout le monde sans sa poche. Tous ceux qui la connaissent, le savent.

 

Nous partageons un lien fort. Très fort. Et très doux aussi. Parce qu’il est empreint de 11.5 ans de vie partagée.

 

Alors que le temps passe et que nous voyons nos loulous gentiment grisonner et ralentir, ne souhaitons-nous pas tous que le temps ralentisse lui aussi, pour prolonger le temps qu’il nous reste avec eux ? D’autant plus que, bien entendu, nous n'avons aucune idée du "combien".

 

Un autre souhait qui fait régulièrement son apparition, c’est de revenir en arrière. Quand nous repensons avec tendresse et plaisir à leurs jeunes années. Honnêtement, nous serions même partants pour revivre tous les moments compliqués, toutes les frustrations, tous les questionnements traversés avec et pour eux. Aucun souci pour s’arracher à nouveau les cheveux quand ils mettaient du temps à devenir propres, mordillaient à tout va ou se comportaient en adolescents sans cervelle !

Finalement avec le recul, on se dit que tout ça, ce n’était rien du tout. Alors que peut-être, sur le moment, nous avons pensé ne jamais en sortir 😉. Comme quoi, prendre un peu de recul fait du bien !

 

D’ailleurs, petite parenthèse, c’est souvent quand ils deviennent trop sages, que nous commençons à nous inquiéter, non ? Quelque chose cloche. Puis ils recommencent à aboyer à outrance, à nous sauter dessus, à exprimer tous leurs « défauts », et nous voilà rassurés, heureux !

 

Alors oui, parfois je me prends à souhaiter que Shaddaï ait quelques années de moins… allez, disons, qu’elle ait 5 ou 6 ans par exemple. L’âge où on a l’impression d’avoir encore toute la vie devant nous, côte à côte, avec le plaisir et la sagesse de l’âge adulte.

Si c’était possible de faire un bond en arrière dans le temps, je suppose que je l’accompagnerais. Nous serions toutes les deux embarquées dans un retour vers le passé, avec X années de moins.

 

Sauf qu’alors, il nous manquerait aussi les années qui tissent notre complicité, jour après jour, instant après instant, depuis 11.5 ans ! Nous récupérions peut-être une certaine jeunesse, mais nous perdrions en intensité, en profondeur. 

 

 

J’aimerais qu’elle vive pour toujours, mais je sais que ce n’est pas possible, en tout cas pas physiquement à mes côtés. Parce que dans mon cœur, elle sera présente à jamais, évidemment. 

Si nous pouvions revenir en arrière, nous n'aurions pas ce que nous avons aujourd'hui, parce que ce trésor-là, c'est justement le temps qui l'a créé.
Ce n'est pas comme si nous avions le choix, de toute façon, puisque revenir en arrière est impossible.  Mais peut-être pouvons-nous prendre davantage conscience de la beauté du cadeau que nous fait le temps.  Oui, il y a le ralentissement et peut-être le déclin, mais il y a aussi ce lien magique... L'un ne va pas sans l'autre. 

 

Le jour où Shaddaï passera de l’autre côté sera un des pires déchirements de mon chemin. Mais aujourd’hui, elle est là, encore pour de belles années j’espère. Je me régale de sa présence, de son regard, de sa douceur, et de tout ce qu’elle est. Je la touche, je la renifle, je la sens s’appuyer contre moi, j’écoute sa voix unique (un peu grave), je connais le son de ses pas et toutes ses habitudes, chacune de ses préférences. Je m’émerveille de sa beauté (il faut bien le dire, elle reste magnifique ! et bien sûr, je suis tout à fait objective). Bref, je la savoure. Intensément.

 

Sha a 11.5 ans et pour autant que je sache, d’après ce que je vois, elle est en pleine forme. Nous sommes bien sûr très attentifs à son alimentation, c’est notre base. Notre façon de prendre soin de nos louloutes au quotidien, de nourrir leurs cellules. Elles vont plusieurs fois par an chez l’ostéo ; pour les séniors, la fréquence des visites augmente… De temps en temps, une consultation d’acupuncture. En gros, c’est tout, et c’est déjà pas mal.

 

Nous pourrions faire d’office de l’hydrothérapie avec les plus âgées, de l’acupuncture toutes les X semaines, davantage de visites chez l’ostéo, et il existe certainement bien d’autres approches douces qui pourraient leur faire du bien. Nous faisons nos choix en fonction de notre feeling, de ce qui semble leur faire du bien et leur apporter quelque chose… mais aussi en fonction de notre budget !

 

Dans notre souhait d’assurer leur bien-être et d’accompagner ces années précieuses, il nous faut aussi rester réalistes. Nous mettre en difficulté, nous, ne peut en aucune façon les aider, elles ! Tout stress que nous expérimentons, elles partagent.

Parce qu’il faut aussi regarder les choses en face : dépenser de véritables fortunes (quitte à nous mettre en difficulté) et courir d’un rendez-vous à l’autre pour l’une, pour l’autre, ne les rendra pas immortelles. 

 

A un moment où un autre, le déchirement aura lieu. C’est inévitable. Est-il possible de repousser l’échéance, en multipliant les soins de toutes sortes ? Peut-être. Peut-être pas. En fin de compte, personne n’en sait rien. A posteriori, personne ne peut savoir si ce qu’il a fait a fait une différence ou pas.  On peut juste se dire qu'on a fait de son mieux.

 

Par contre, je suis convaincue que ce qui leur rend cette phase de leur vie plus douce, surtout, c’est de se sentir aimés. De nous savoir à leurs côtés, à l’écoute, le plus sereins possible. Nous aurons fait de notre mieux, et ils le savent parfaitement.

 

Faire la paix, le mieux possible, avec l’évidence de leur départ, un jour, peu importe ce que nous avons fait ou pas, n’exclura pas la douleur. Mais nous n’aurons d’autre choix que de l’accepter. Et de faire comme eux : vivre maintenant, être là vraiment.

Je pense que c’est la seule chose qui nous permettra de ne pas avoir de regrets, et de laisser la vie suivre son cours.

 

Voici un lien vers mon agenda, pour que nous puissions discuter de tout sujet que vous aimeriez aborder. 

Pendant une vingtaine de minutes, gratuitement.

A bientôt!  Cécile