Petite story…
Voilà juste un peu plus d’un an, nous avons déménagé. Dans notre nouvelle région, je me suis mise en quête d’un vétérinaire. Lors d’un contact téléphonique avec un premier, le contact n’était pas passé. Alors avec le suivant sur la liste, j’ai joué franc jeu et j’ai expliqué que nous cherchions un vétérinaire avec lequel nous nous sentirions en confiance, pour prendre soin de nos 6 louloutes. Mon interlocuteur m’a répondu qu’il ignorait si je me sentirais en confiance avec lui ;-), et nous avons convenu d’un rendez-vous pour faire connaissance. J’avais emmené Bliss avec moi.
Nous sommes entrées dans le cabinet, et j’ai vu que le vétérinaire avait tout de suite cerné le comportement réservé de Bliss. Sans vraiment faire attention à elle, il s’est assis par terre, et je l’ai imité. Nous avons passé 45 minutes, tous les deux assis au sol, et j’ai vu Bliss se détendre progressivement, choisissant d’elle-même de se rapprocher doucement de cet inconnu. A aucun moment il n’a fait de geste vers Bliss, juste l’un ou l’autre sourire, sans même la regarder. C’est elle qui a fait tout le chemin, à son propre rythme, pour finalement chercher activement à entrer en contact avec lui.
C’était tout ce que j’avais besoin de voir et de savoir… Nous avions trouvé notre nouveau vétérinaire!
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Il y a quelques années, on considérait qu’un chien “bien dans ses patounes” devait forcément se sentir à l’aise partout, et avec tout le monde. Aujourd’hui, heureusement, cette vision du chien évolue doucement et on commence à admettre que chaque chien puisse avoir des préférences, ne pas forcément s’entendre avec tous ses congénères, etc.
Les esprits et les cœurs s’ouvrent… on commence à reconnaître qu’être sensible n’est pas une tare, ni pour un chien, ni pour une personne. Les chiens sensibles ne sont (presque?) plus catalogués comme peureux ou ayant manqué de socialisation dans leur jeune âge. Mais il y a encore du chemin à faire!
Parfois, pourtant, on recommande encore des traitements médicamenteux pour pallier cette “anormalité”, cette “différence”... dans le but de rendre ces individus plus réceptifs aux apprentissages.
Mais est-ce vraiment ce dont ils ont besoin, ces loulous à fleur de peau? Besoin d’être plus réceptifs aux apprentissages? Besoin d’apprendre de nouveaux exercices?
Ou ont-ils surtout besoin de se sentir entendus, compris et accompagnés dans leurs émotions pour pouvoir trouver leur équilibre dans un monde hyper-stimulant, par rapport auxquels ils n’ont pas beaucoup de filtres? Avec leurs super-antennes ouvertes au maximum, ils perçoivent tout avec une finesse incroyable, et une intensité qui parfois les dépasse… Que ce soit nos émotions, les bruits, les odeurs… tous les stimuli sont captés par leur système, et parfois, c’est juste trop! Alors ils perdent le contrôle d’eux-mêmes, comme nous d’ailleurs quand le vase déborde. C’est juste que ça ne s’exprime pas de la même façon… nous sommes (parfois) capables de nous raisonner quand nos émotions s’emballent. Pas les chiens.
Dans ces moments-là, ont-ils besoin d’apprendre à rester calmes, ou de se sentir accompagnés et soutenus, avec patience et amour, pour retrouver leur propre calme naturel, le plus rapidement possible?
Accompagner ces loulous dans leur évolution n’est pas facile tous les jours, parce que ça implique pour nous d’être très à l’écoute, pour pouvoir leur offrir le soutien dont ils ont besoin, quand c’est nécessaire. Un jour oui, le lendemain pas. Dans telle circonstance, mais pas dans telle autre. Selon leur état émotionnel du moment.
Ils ont besoin qu’on leur laisse du temps, souvent aussi de l’espace. Peut-être davantage que ce que nous pensons à faire. Suivre leur rythme, leur possiblité de l’instant. Quand leur seuil de tolérance est dépassé, c’est à nous de prendre les choses en mains. Sans exigence, sans le moindre jugement.
Une des meilleures façons de les aider, c’est d’apprendre à rester nous-mêmes calmes et centrés (oh ce n’est pas facile, j’en suis bien consciente!). Nous permettons ainsi à leur système nerveux de se co-réguler avec le nôtre. En quelque sorte, nous leur donnons l’exemple et nous les influençons peu à peu par notre façon d’aborder les situations qui se présentent.
Parfois, ils ont juste besoin de calme. D’un environnement familier pour se sentir en confiance. D’un bon gros truc à mâchouiller pour évacuer la tension. Nous pouvons aussi les aider avec des messages, des approches alternatives comme des huiles essentielles (à utiliser avec prudence), l’homéopathie, la phytothérapie, la médecine chinoise…
Ils ont d’abord besoin de se sentir entendus, acceptés, et aimés, comme ils sont. Alors ils s’épanouissent, et leur sensibilité se transforme en un incroyable cadeau. Peut-être nous renvoient-ils le reflet de quelque chose chez nous, dont nous ne sommes pas forcément conscients?
Avant Bliss, je n’aurais pas compris tout cela. Sa sensibilité fait écho chez moi… j’ai mis bien plus de temps à admettre la mienne qu’à reconnaître la sienne (même si ça m’a pris un peu de temps quand même!). Je connais aussi cette sensation d’être engloutie dans des perceptions qui me dépassent… mais je vais bien. Très bien! Elle aussi. Parce que nous apprenons chacune à gérer nos émotions, qui sont des cadeaux plutôt que des fardeaux.
Avant, quand le reste de notre joyeuse bande s’agitait un peu trop, Bliss était mal à l’aise et souvent, rentrait maladroitement dans le tas, essayant de mettre de l’ordre à sa façon (sans conséquence, et sans résultat!). Quand nous avons compris ce qui se passait, nous l’avons récupérée près de nous chaque fois que ça commençait à remuer autour de nous. Puis elle a commencé à venir près de nous d’elle-même, pour chercher un sentiment de sécurité. Aujourd’hui, l’agitation n’a pas changé… mais ça ne pose plus aucun problème à Bliss; au contraire, elle se joint maintenant au jeu des autres!
Les émotions ne sont pas toujours faciles à gérer, c’est certain. Mais elles ont besoin d’être reçues et honorées (plutôt que “maîtrisées”)... alors elles viennent enrichir nos liens.
Votre chien est-il sensible aussi? Avez-vous besoin d'un petit coup de pouce pour l'accompagner?
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