La connexion est un terme que j’emploie souvent et un sujet qui me tient particulièrement à cœur… surtout depuis que je remarque à quel point elle semble manquer dans nos relations en général, notamment dans celles avec nos chiens (puisque c’est le domaine qui nous intéresse ici). Alors j’ai envie de creuser un peu…
La connexion, je la vois comme le lien, tout simplement, dans toute son authenticité et sa profondeur. C’est ce fil d’or qui permet les échanges, bien au-delà des mots. C’est quelque chose de pur et d’authentique. C’est l’énergie qui circule, librement, d’un individu à l’autre, d’un cœur à l’autre, par nature, parce que nous sommes vivants. Ce n’est pas quelque chose que nous créons, mais nous pouvons choisir d’en devenir plus conscient, d’y être plus attentif. Alors son intensité augmente. Sa portée aussi. Et elle permet des partages de plus en plus forts. Avec tout ce qui vit autour de nous.
La connexion, c’est ce qui nous lie, et ce qui nous rapproche. C’est peut-être tout simplement l’amour qui s’exprime. Déjà présent, mais qu’il ne tient qu’à nous de capter. Elle ne requiert aucun artifice. Aucun stratagème. Aucune mise en scène.
Pourtant bien souvent, elle nous semble absente ou inaccessible.
Et si elle était seulement dissimulée derrière les couches que nous accumulons pour protéger notre vulnérabilité?
Quels meilleurs guides pour y accéder, que nos chiens? Contrairement à nous, ils sont en contact permanent avec ce “courant” et ne tentent pas de s’en protéger. Au contraire, ils s’y ressourcent. C’est sans doute ce qui fait d’eux des maîtres de l’amour inconditionnel…
Ils sont en connexion permanente avec leur environnement et leur entourage. Ils captent tout, ressentent tout. Contrairement à notre wifi, ce lien leur permet de rester en contact avec la nature, et avec nous.
La connexion, c’est peut-être le lien dans sa forme la plus basique, et la plus essentielle.
Nous sommes des mammifères sociaux. Nos chiens aussi. Être en relation est une évidence, tant pour eux que pour nous. Une nécessité vitale, même. Seuls, nous dépérissons.
Pourtant, en ce qui concerne nos liens avec les chiens, j’ai un peu le sentiment qu’on a brouillé les pistes… nous avons singulièrement compliqué les choses, en associant cette connexion à laquelle nous aspirons de part et d’autre, à des actes, des comportements… à quelque chose qui se travaille!
Aujourd’hui, son expression la plus évidente semble devoir passer par le regard. Une personne et son chien ont l’air “connectés” quand ils se regardent dans le blanc des yeux.
On utilise la friandise pour récompenser le chien quand il nous regarde… puis nous confondons ce conditionnement avec le lien de cœur à cœur. L’un n’exclut pas l’autre, bien sûr. Mais c’est comme si nous pensions devoir fabriquer quelque chose, alors que le lien est déjà présent, et qu’il nous faut simplement en prendre conscience, pour l’approfondir. Approfondir ce lien existant, c’est d’abord surtout apprendre à être ensemble, sans avoir quoi que ce soit à faire. Juste être. Ensemble.
C’est finalement beaucoup plus simple… et ça peut prendre autant de formes différentes qu’il y a de relations. Un échange de regard, un contact physique partagé (même très bref), une pensée pour l’autre, un moment de plaisir comme du jeu ou une promenade, le partage d’un repas, une friandise donnée avec amour, le plaisir de sentir son chien qui choisit simplement de venir près de soi, etc… selon ce qui convient à chacun, humain et chien.
Si nous attendons que cette connexion prenne une forme précise, alors peut-être que l’un des individus a momentanément perdu sa liberté. Si j’ai absolument envie de prendre mon chien dans les bras mais qu’il n’aime pas ça, le lien n’est pas enrichi: mon chien peut soit subir en attendant que ça s’arrête, soit s’en aller, soit communiquer de façon plus directe… aucun de ces cas de figure n’honore réellement notre relation. Si je suis déçue parce que mon chien ne demande pas souvent des caresses, alors mon attente non satisfaite vient nous déconnecter, parce que je n’accepte pas mon compagnon tel qu’il est.
Je ne pense pas que la connexion se travaille, je crois que tout simplement, elle a besoin d’être nourrie. Alors, elle révèle sa présence.
A chacun de chercher comment nourrir ce lien précieux. Comment révéler ce fil d’or. Avec amour, curiosité, respect. Sans attente, sans forcer. Juste laisser émerger ce qui vient quand nous avons ouvert l’espace.