Pas toujours facile d'accompagner l'évolution de son chiot!

Apprendre à nos chiots à devenir autonomes, à accepter la solitude comme quelque chose de naturel, et à prendre confiance en eux pour découvrir le monde, est un des plus beaux cadeaux que nous puissions leur faire. A nous aussi, d’ailleurs parce que finalement, notre propre autonomie est liée à la leur ...

 

Quand la solitude, ou même un simple éloignement leur sont intolérables, c’est tout notre quotidien qui est impacté, sans parler des tensions familiales que ça peut provoquer.

 

Quand la solitude ou la distance deviennent des éléments normaux du quotidien, chacun peut vaquer à ses occupations de son côté (pour le chiot, dans un endroit sécurisé bien sûr), ou on peut choisir de partager un moment, une activité. Et tout est bien. La culpabilité et le stress font place à un sentiment de bien-être pour tous les membres de la famille.

 

Quand un chiot arrive chez nous vers l’âge de 2 mois, c’est encore vraiment un bébé. Et il a besoin de se sentir en sécurité pour créer des liens avec son nouvel entourage, qui lui permettront de se sentir en confiance découvrir le monde.

 

C’est vrai que ces boules de poils sont absolument craquantes.

 

C’est vrai aussi qu’ils éveillent chez nous des sentiments souvent très forts d’attachement, un désir de protéger et de tout faire parfaitement.

 

Et c’est vrai aussi que souvent, leur arrivée dans la famille peut faire écho à des expériences passées, parfois enfouies dans notre inconscient, qui provoquent chez nous des comportements excessifs.

 

Les semaines passent, l’une après l’autre. Le temps file et le programme est souvent chargé.

 

Pour devenir des compagnons de vie épanouis et bien intégrés dans leur famille humaines, nos bébés chiens doivent apprendre

 

à être propres (selon nos critères, qui sont bien différents des leurs),

 

à rester seuls (alors que leur nature est profondément sociale),

 

à respecter les règles de la famille (on ne peut pas mâchouiller tout ce qu’on trouve!),

 

à sortir dans le monde extérieur (avec un collier ou un harnais, et une laisse),

 

etc.

 

Même si ces apprentissages se font de façon progressive, par petites touches ici et là, nos chiots ont énormément de choses à intégrer! C’est une des raisons pour lesquelles ils ont besoin de beaucoup dormir.

 

Heureusement, entre 2 et 4 mois, ils sont dans une période sensible, pendant laquelle ils sont particulièrement ouverts et réceptifs aux expériences.

 

Mais cela signifie-t-il qu’il faille les préserver de toute frustration?

 

Non, je ne crois pas, parce que ça fait partie de la vie, pour eux comme pour nous. L’idéal étant de les y préparer un peu à la fois, comme pour le reste.

 

Il est normal qu’ils expriment leur mécontentement quand les choses ne vont pas comme ils le voudraient… quand leur espace est restreint, quand nous ne sommes pas disponibles pour eux, quand ils ont envie de quelque chose mais n’y ont pas accès, etc.

 

Oui, cette “période de socialisation” est sensible et importante! Et il nous revient de faire de notre mieux pour que leurs expériences soient les plus positives possible.

 

Mais je voudrais aussi souligner que nos chiots ont une belle capacité de résilience, une certaine “solidité”, que nous pouvons honorer. Quand leur maman ou leurs frères et soeurs ont posé des limites, ils ne se sont pas sentis exclus, rejeté, ou non-aimé. Ils ont juste reçu un message… puis ils sont passés à autre chose et sont allés renifler une chouette petite odeur.

 

 Vers l’âge de 4 mois, après la période de socialisation, les chiots passent une “phase charnière” avec le début de la “pré-adolescence”.

 

Il ne s’est écoulé que 8 semaines depuis qu’ils sont à la maison. Ils changent, souvent fort, et leurs besoins aussi… celui d’être sécurisé (quand il a été satisfait) fait place à une envie d’aventure, d’indépendance et de découverte, notamment en ce qui concerne les limites.

 

Si nous ne sommes pas conscients du changement, parce que nous les voyons encore comme des bébés qu’ils ne sont plus vraiment, et que nous continuons à nous comporter avec eux de la même façon qu’à leur arrivée, un décalage se crée. Beaucoup de frustrations, de part et d’autre, parce qu’on ne se comprend plus aussi bien…

 

Imaginez vous comporter avec un adolescent 15 ans comme avec un enfant de 5 ans… oups!

 

Ce n’est pas toujours simple d’accompagner nos chiots dans cette évolution permanente, si rapide pendant leur première année de vie! Pour nous aussi, c’est un apprentissage, et il y a des moments difficiles.

 

Faisons preuve de patience, de justesse/clarté, et de gentillesse, tant envers nous-mêmes qu’envers eux… l’histoire ne fait que commencer!