Et si on se simplifiait la vie?

Parfois, j’ai le sentiment que nous avons une fâcheuse tendance à nous compliquer la vie. Pas vous ? Souvent pour « cocher des cases » que la société a définies pour nous, sans même nous demander si cela nous convient ou pas, si cela correspond à nos valeurs ou à nos personnalités …

 

La vie avec un chien n’échappe pas à cette tendance… Il y a tellement de règles à suivre, tellement de choses à faire ou à ne pas faire, pour être perçu comme un « bon maître » ! Oui, j’ai bien écrit « perçu », et pas « être », parce qu’à nouveau ce sont souvent des schémas dans lesquels on nous demande de rentrer, plutôt que des choix conscients que nous faisons pour une raison qui nous tient à cœur.

 

1. Le chiot doit pouvoir faire ses besoins à un endroit précis et être complètement propre à maximum 4 mois.

2. Un chien doit marcher au pied du côté gauche.

3. Pour accueillir des visiteurs, il suffit d’apprendre au chien à rester assis.

4. Un chien doit être sociable et s’entendre avec tout le monde (chiens et humains), sinon c’est qu’il a manqué de socialisation.

5. Il est impératif d’habituer un chien, dès son plus jeune âge, à toutes les situations, surtout à celles qui le mettent mal à l’aise. Un peu comme le jeter à l’eau pour lui apprendre à nager (il est très probable qu’il nage, en effet – mais aura-t-il envie de renouveler l’expérience ?).

6. Absolument tout se joue avant 12-16 semaines, après c’est fichu. Voilà qui soumet la personne et son chiot à une pression forte et en fait de compte, peu productive puisqu’on se retrouve dans une course au résultat …

 

Dans nos relations avec nos chiens, on nous laisse penser que tout pourrait ou devrait être résolu par l’obéissance… Quelles que soient les difficultés rencontrées, le « dressage » suffirait à tout résoudre. Enfin, c’est ce qu’on dit. Parce que si c’était vraiment le cas… personne n’aurait de difficulté avec son chien ! Donc il est aussi impératif de fréquenter des cours d’obéissance avec son chien si on veut arriver à quoi que ce soit.

 

Ces raccourcis ne tiennent compte, ni de la personnalité de chaque individu (personne ou chien), ni de la composante émotionnelle de toute situation. Ni nous ni nos chiens ne sommes faits de marbre… n’importe quelle expérience s’accompagnera d’émotions, qu’elles soient positives ou négatives. Et ces émotions vont profondément imprégner les expériences.

 

Pourtant, et nous les savons tous, les chiens sont comme nous, des êtres vivants, uniques et dotés d’émotions.

 

Au lieu de suivre à la lettre ces recommandations (dont je ne juge pas le bien-fondé, mais juste le fait de les appliquer aveuglément sans réfléchir à ce qui est juste pour soi ou son chien), nous pourrions choisir une autre approche, qui nous respecte, notre chien et nous. Du coup, la pression disparaît, et la relation s’enrichit encore davantage !

 

1. Nous mettons tout en place pour apprendre à notre chiot à être propre, tout en apprenant à connaître son fonctionnement et à nous y adapter le mieux possible. Nous acceptons de faire preuve de patience, dans le processus d’apprentissage. Il y aura des dérapages, et ce n’est pas grave !

 

2. Le chien peut marcher où il le souhaite du moment que nous lui apprenons à marcher ensemble en harmonie. Nous apprenons aussi à communiquer pour que, selon les circonstances, nous puissions éventuellement lui demander de se mettre temporairement à un endroit précis.

 

3. Nous gérons l’accueil des visiteurs selon l’âge et le comportement de notre chien, selon son état d’excitation. C’est d’abord à nous de poser les actes nécessaires pour l’aider à ce que la rencontre se passe bien pour tout le monde. Cela dépendra aussi du comportement des visiteurs 😉. Le chien n’est pas le seul en cause !

 

4. La socialisation est un processus extrêmement important mais son but n’est pas de « créer » un chien qui s’entend avec tout le monde. L’objectif de la socialisation est de proposer à un chiot des expériences positives qui lui serviront de référence par la suite, pour qu’il se sente bien dans ses patounes et dans notre société.

Pour créer un lien de confiance, il est essentiel d’accepter notre loulou comme il est, et d’entendre ce qu’il essaie de nous dire ; par exemple, qu’il est mal à l’aise dans tel ou tel type de situation, ou avec tel type de chien ou tel individu.

 

5. Notre souhait d’être un « bon maître » nous pousse souvent à brûler les étapes, à vouloir aller trop vite, à brusquer les choses, au détriment du lien. Quand nous entendons ce que notre chien essaie de nous dire (je suis mal à l’aise, je ne sais pas comment gérer ceci, etc), c’est à nous de prendre les choses en main pour qu’il se détende. Alors la confiance s’installe. Quand nous leur laissons le temps d’avancer à leur rythme et que nous nous détachons de toute nécessité de résultat, il y a beaucoup plus de chance que les choses évoluent dans le bon sens, tout en renforçant la relation.

 

6. Oui, la « période de socialisation » (jusqu’à l’âge d’environ 12-16 semaines) est cruciale. Bien sûr. Mais la course contre la montre pourrait nous faire oublier l’important, c’est que les expériences soient positives. Optez pour la qualité, pas la quantité ! De plus, le chien continue d’apprendre tout au long de sa vie ! Peut-être plus lentement par la suite, ou autrement, mais il continuera d’évoluer avec vous.

 

Par cette série d’exemples, j’ai voulu illustrer comment nous pouvons nous simplifier la vie simplement en changeant notre perspective et nos façons de gérer les situations, tout en veillant à l’épanouissement de nos chiens et à la création de liens profonds avec eux. L’obéissance n’a rien à voir …

 

Voici un autre exemple concret. A la maison, chaque louloute mange dans un espace séparé, simplement pour leur tranquillité (il n’y a jamais eu de conflit autour des gamelles, même quand elles étaient les unes à côté des autres). En vacances, ce n’est pas possible. Evidemment, les 3 plus jeunes mettent beaucoup moins de temps à manger que les 3 plus âgées… et elles seraient tout à fait prêtes à aider leurs aînées à terminer leurs gamelles. Nous pourrions gendarmer la situation et surveiller chaque repas, en rappelant à l'ordre celles qui débordent du cadre. Mais il est bien plus simple d’installer une barrière temporaire entre l’espace des jeunes et l’espace des seniors… du coup, le repas se passe dans la sérénité pour tout le monde.  Et par la même occasion, un apprentissage s'installe!

 

J’adore trouver des façons de nous simplifier la vie et d’éviter les tensions inutiles !

Et vous ?

 

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